Firn : Frontignan, capitale du frisson

Publié : 25 juin 2022 à 8h00 par Gwenaël Cadoret

Jusqu’à ce dimanche 26 juin, Frontignan vibre au rythme du Roman noir. La 25e édition du FIRN, festival des littératures du frisson, propose un programme riche, entre rencontres avec auteurs, ateliers et expériences originales. A ne pas manquer !

Après deux ans de Covid, le Firn retrouve ses couleurs. Devenu une institution, le Festival international du Roman noir de Frontignan est de retour au lycée Maurice-Clavel, du 24 au 26 juin. Et pour fêter sa 25e édition, l’équipe a souhaité faire un clin d’œil aux femmes, nombreuses parmi les écrivains de roman noir. 25 autrices sont mises à l’honneur, originaires de France et de l’étranger (Suisse, Belgique, Canada…). « Ce n’est pas une thématique, mais un choix éditorial, précise Yves Jaumain, responsable de l’événement. On n’est pas un festival du polar féminin ! Ce sont les femmes qui écrivent les romans noirs. Il s’agit de le dire d’une manière forte. » Un choix « courageux », selon l’autrice suisse Stéphanie Glassey, l’une des 25 invitées : « On pourrait craindre d’être taxé de surfer sur une mode, alors que ce n’est pas l’esprit des organisateurs. Ils défendent une idée : les femmes écrivent beaucoup, mais ont parfois une visibilité moindre. »


 


Littérature du réel


Amorcé en 1998, le festival tire sa singularité de son histoire. « La Ville voulait se réinscrire dans un récit collectif, après la désindustrialisation qui a frappé la commune de plein fouet, raconte Yves Jaumain. La littérature, la capacité des auteurs à mettre en mots ce qu’on peut vivre, à éveiller les consciences, nous a semblé un bon matériau pour faire union. » Justement, une association Soleil Noir, voulait développer la visibilité du Roman noir, qui « donne la parole aux vrais sujets, aux vraies gens ». Car il ne faut pas caricaturer le Roman noir, qui regroupe le thriller, le polar, le gore… Si c’est une littérature de genre, « les pages ne débordent pas d’hémoglobine », assure Louise-Anne Bouchard, invitée canado-suisse ayant écrit 15 romans. « La psychologie du protagoniste est plus importante que l’acte lui-même. On décrit plus nos personnages que le sang qui coule ! » Comme le résume Yves Jaumain, « On parle de la société telle qu’elle existe. Et telle qu’elle se déroule derrière le grand rideau qui, parfois, nous voile le regard. » Car il le rappelle : le monde n’est pas noir ou blanc. « Le roman noir c’est toutes les couleurs. On est rarement complètement blanc ou noire. La notion de bien et de mal est complexe : personne n’est jamais parfait ou imparfait. »


 


Riche et varié


Pour cette édition, le Firn offre un programme riche et varié. Ces samedis et dimanche, il sera évidemment possible de rencontrer les auteurs dans la cour du lycée Maurice-Clavel. Y compris des illustrateurs et écrivains jeunesse. Mais d’autres propositions sont offertes : lectures croisées sur un bateau électrique, jeu de piste autour des zombies, ateliers d’écriture, caricatures littéraires au marché, concerts (samedi soir), et projection du film 37°2 le matin sur la plage (dimanche soir). « Au-delà d’un festival, c’est un lieu de rencontre, de convivialité. On met des livres sur la table, et on espère qu’à un moment quelqu’un va les ouvrir. Les gens qui n’ont jamais lu de polar ou même de livre peuvent s’y retrouver également. » Pour repartir, qui sait, avec le bouquin qui accompagnera tout l’été, sur la plage !


 


En pratique :


De 9h à 19h au lycée Maurice-Clavel, quai Jean-Jacques Rousseau. Entrée libre et gratuite. Concert-guinguette sur place ce samedi 25, à partir de 20h. Projection cinéma le dimanche 26, 21H30, au Centre de loisirs Les Mouettes (5€).


Programme : https://www.frontignan.fr/contenus/uploads/2022/06/Programme-FIRN-2022.pdf

Titre :Firn : bien plus qu'un salon du livre, selon Yves Jaumain