Un "big-bang" pour la formation professionnelle

Publié : 6 mars 2018 à 11h02 par Loris Galofaro

La ministre du travail Muriel Pénicaud a présenté hier sa réforme de la formation professionnelle. Des mesures fortes avec l'idée, à terme, de faire diminuer le chômage : création d'un compte personnel de formation ou encore la possibilité de faire ses démarches sur une application mobile.

Crédit : Le fonctionnement de la formation professionnelle chamboulé par le gouvernement

500 euros de formation par an et par salarié


C'est l'un des grands changements de cette réforme de la formation professionnelle. Chaque salarié disposera désormais d'un compte personnel de formation (CPF), crédité en euros et non plus en heures. 500 euros y seront versés chaque année, pour un plafond de 5.000 euros sur dix ans.


Un montant légèrement supérieur pour les salariés non qualifiés, 800 euros annuels avec un plafond de 8.000 euros.


A noter que les salariés à mi-temps auront les mêmes droits que ceux qui travaillent à temps plein. Sur ce point, les syndicats CFE-CGC et la CGT redoutent une "marchandisation de la formation".


 


La collecte sera confiée à l'URSAFF


L'URSAFF (Unions de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales) va collecter l'argent auprès des entreprises à la place des OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) dont le nombre devrait être divisé par deux.


Sachez aussi qu'une grande agence nationale sera créée, "France compétences". Elle remplacera les trois instances qui existent déjà, la FPSPP, le CNEFOP et le COPANEF, au nom de la "simplification" chère à Emmanuel Macron. Cette agence unique labellisera les formations et encadreera les prix. L'Etat, les partenaires sociaux et les régions la composeront.


 


Choisir sa formation grâce à une application mobile


Comme pas mal de services publics, il sera aussi possible d'effectuer les différentes démarches en ligne, sur son smartphone ou sa tablette. Une application CPG sera créée pour donner la possibilité à chacun de connaître les droits acquis, les formations proposées, s'y inscrire et même les payer sans faire appel à un intermédiaire. Une réforme qui "fragilise encore le monde du travail" pour la CGT qui estime que les "travailleurs sont désormais seuls responsables de leur employabilité".


  


Une aide pour les plus petites entreprises


Autre point de cette mesure annoncée par la ministre, le fait de savoir à qui s'adressent ces formations. Aujourd'hui, ce sont bien souvent les salariés des grandes entreprises qui en bénéficient. Pour y remédier, le gouvernement souhaite un plan de formation financé par l'ensemble des entreprises mais destiné aux sociétés de moins de 50 salariés (TPE et PME).