Crise agricole : vendredi noir sur les routes du sud
Publié : 26 janvier 2024 à 10h53 par Loris
Les agriculteurs bloquent nos routes depuis plusieurs jours et mettent la pression ce vendredi, à quelques heures des annonces du Premier Ministre Gabriel Attal qui doit faire des annonces cet après-midi, depuis le blocage de Haute-Garonne sur l'A64.
La grogne agricole, avec un vendredi noir. L’A9 est fermée depuis ce matin entre l’échangeur d’Orange et de SIgean, dans les deux sens de circulation. Situation compliquée sur l’A709, avec un barrage filtrant jusqu’à 11h à Saint-Jean-de-Védas. Fermeture aussi de l’A54, de Nîmes-Ouest à Nîmes-Garons. Blocages égalementde l’A7 et la RN7 à Piolenc dans le Vaucluse. Reportez vos déplacements si possible, privilégiez le télétravail. L’info mobilité tout au long de la journée en écoutant RTS.
Un cortège d'agriculteurs converge actuellement vers la Préfecture de l'Hérault, où une délégation sera reçue par le préfet François-Xavier Lauch.
Pascal Marié (Coordination Rurale) : "un problème de représentativité"
Pour tenter de calmer la grogne agricole et éviter tout débordement, le gouvernement a décidé d'agir dès aujourd'hui, avec la venue en Haute-Garonne de Gabriel Attal et du ministre de l'Agriculture Marc Fesneau. Le Premier Ministre fera des annonces dans l'après-midi.
Invité ce matin dans Bonjour le sud sur RTS, Pascal Marié, vigneron héraultais et membre de la Coordination Rurale. Pour lui, certains syndicats sont "déconnectés de la base".
"Ce système d'aides et de pièges qui s'est refermé, il a été largement mis en place il y a 40 ans par le syndicat d'immajorité à la TNSEA et l'IGIR. Et le problème aujourd'hui c'est qu'en fait il y a une déconnexion de la base parce que beaucoup d'agriculteurs votent au moment des élections de champs d'arrivée et cultures pour ce syndicat majoritaire. Donc cela donne l'impression artificielle qu'ils sont représentatifs du monde agricole. En fait ils ne le sont pas du tout. Ces agriculteurs de la base sont complètement déconnectés des décisions qui sont prises par leurs représentants quand ils vont négocier au ministère ou alors à Roussel."
Sur le fait d'aller chercher des réponses européennes à Bruxelles : "La politique agricole est décidée à 95% au niveau de la Commission européenne. C'est plus un problème de volonté politique parce qu'en l'État, si le gouvernement ne veut pas aller devant la Commission européenne, mais il s'agit juste de taper un petit peu du poing sur la table, ce que font la plupart des pays européens et ce que, bon visiblement, nous avons l'impression qu'en France, ce n'est pas fait. Est-ce que le gouvernement a une réelle volonté de défendre le modèle agricole ? Et quel modèle agricole ? Et derrière, quel type de société vous renseignez ?"