Sparklers Club met le feu au business

Sparklers Club : deux associés en fête permanente

Benjamin Marcou et Gabriel Sune ne viennent pas du même monde, mais partagent un même flair pour les opportunités. L’un est un autodidacte du web au parcours entrepreneurial déjà bien étoffé, l’autre un ancien footballeur reconverti dans l’événementiel. Leur rencontre, en apparence fortuite, a été le point de départ d’un projet commun qui, dix ans plus tard, figure parmi les plus belles success stories de l’e-commerce français.

Tout commence à Montpellier, dans les années 2010. Benjamin Marcou dirige encore WeMove.com, une plateforme dédiée à la vie nocturne, quand il croise Gabriel Sune, jeune professionnel de l'événementiel passé par le Milk et les Folies, clubs emblématiques de la région. Gabriel, en quête de solutions pour s’approvisionner en fontaines à gâteaux, évoque son besoin lors d’un échange. Benjamin, déjà aguerri à la création de sites web, y voit plus qu’une simple anecdote : une opportunité de bâtir une nouvelle activité. De cette alliance naît en 2015 le projet Sparklers Club.

Des fontaines à gâteaux aux 5 000 références

La première étincelle, c’est donc la fameuse fontaine à gâteau. Un produit simple, scintillant, mais logistique à approvisionner pour les établissements de nuit. « Quand Gabriel m’a parlé d’un produit à 50 centimes, je me suis dit qu’il en faudrait beaucoup pour faire du chiffre d’affaires », se remémore Benjamin Marcou. Et pourtant, ils commencent l’activité depuis un simple garage avenue de la mer, à Montpellier. Très vite, les canons à confettis et les artifices de mariage rejoignent la gamme. Aujourd’hui, Sparklers Club compte plus de 5 000 références dans son catalogue, allant de la vaisselle incassable aux machines à effets spéciaux pour événements professionnels et privés.

Leur ambition ne se limite pas au commerce local. Dès 2017, le duo mise sur l’e-commerce. « Moi, je suis natif du web. On a donc lancé un site e-commerce pour élargir notre clientèle à la France entière », explique Benjamin. Ce virage digital s’avère décisif : dès 2018, Sparklers Club ouvre également ses produits aux particuliers, avec une offre adaptée et conditionnements réduits.

Résilience pendant le Covid et envol post-pandémie

2020 marque un tournant. Alors que l’événementiel est frappé de plein fouet par la crise sanitaire, les deux associés viennent tout juste d’acquérir leurs locaux à Gigean. « On a eu très peur. L’événementiel était à l’arrêt, on n’a pas eu les aides classiques car notre site restait accessible en ligne », confie Gabriel. Malgré la sidération, les deux entrepreneurs ne baissent pas les bras. « On s’est levé tous les jours, on est venu au bureau tous les jours. On a doublé notre gamme de produits et on a refait notre site internet », précise Benjamin. Pari gagnant : à la sortie de la pandémie, la demande explose. Les professionnels comme les particuliers se ruent en ligne pour préparer leurs retrouvailles festives.

Le succès appelle de nouveaux défis. En 2023, Sparklers Club décide d’intégrer Amazon. « Soit on se battait contre Amazon, soit on se battait avec eux », résume Benjamin. Le choix s’avère stratégique. En deux ans, leur présence sur la marketplace devient un levier de croissance spectaculaire, au point que l’entreprise entre dans le programme d’accompagnement privilégié d’Amazon France. Aujourd’hui, elle figure dans le top 15 des vendeurs les plus performants de la plateforme en France.

Croissance externe et production locale

L’expansion passe aussi par des acquisitions ciblées. D’abord, le rachat en 2020 de Planète Fumigène, un concurrent Bordelais. Puis, en avril 2025, celui de France Effect, leur principal concurrent basé à Avignon. « Ce rachat nous place en position de leader sur notre marché », affirme Benjamin.

Autre force du groupe : la production de verrerie incassable. Dès 2018, les associés investissent dans la conception de moules et deviennent fabricants. « On finance les moules, on fait fabriquer les verres en France ou en Europe. Aujourd’hui, on en a 11, qui nous permettent de produire une gamme esthétique et durable », détaille Gabriel. Cette solution séduit désormais bien au-delà du monde de la nuit : hôtels, festivals, domaines viticoles s’y convertissent, séduits par la qualité visuelle des produits en tritan, un plastique haut de gamme aux allures de cristal.

Cap sur le retail physique et l’Europe

Et demain ? Les projets ne manquent pas. Sparklers Club prépare l’ouverture de sa première boutique physique à Sète, au cœur de son futur siège situé dans la zone des Eaux Blanches. Un investissement de plus de 4 millions d’euros, entièrement autofinancé ou soutenu par des prêts bancaires. « Un véritable exploit quand on vient d’un garage et qu’on a construit sans fonds externes », insiste Benjamin.

Le concept store – pensé avec l’entreprise spécialisée Sofradam – se veut un modèle de boutique 2.0, qui centralisera logistique, bureaux et vente au détail. « Ce sera une vitrine du savoir-faire de Sparklers, autant pour les pros que pour les particuliers », promet Gabriel. D’autres implantations physiques pourraient suivre, dans des métropoles où leur clientèle est déjà bien implantée.

L’international est aussi en ligne de mire. Le site est déjà décliné en plusieurs langues, et l’équipe travaille au développement des ventes en Europe. « On peut devenir un acteur qui pèse à l’échelle européenne », ambitionne Benjamin. Les fondations sont solides, la stratégie maîtrisée, l’enthousiasme intact.

Depuis sa création en 2015, Sparklers Club s’est hissée, pour la troisième année consécutive, dans le Top 10 des entreprises françaises à plus forte croissance selon Les Échos. Un classement prestigieux qui récompense un taux de croissance annuel moyen de 77,25 % du chiffre d’affaires depuis 2020. Une trajectoire impressionnante, fondée sur l’audace, la complémentarité et l’amitié de deux associés bien décidés à faire rayonner leur art de la fête, en France comme ailleurs.