L'IA dans les écoles créatives : une synergie nécessaire ?

Intégration de l'IA dans les programmes de formation artistique : témoignage de Sandra Mellot

Dans un monde où l'intelligence artificielle (IA) s'immisce dans tous les domaines, les écoles créatives doivent trouver un équilibre entre innovation technologique et préservation de l'approche artistique. Sandra Mellot, directrice de la recherche pour les écoles créatives, nous éclaire sur la manière dont l'IA est intégrée dans les programmes de formation.

IA et éducation artistique : une synergie nécessaire

Sandra Mellot souligne que l'IA n'est pas considérée comme une matière à part entière dans les écoles créatives, mais plutôt comme un outil. “L'IA doit être connue des étudiants parce qu'elle est présente dans les processus, les imaginaires et les fantasmes,” explique-t-elle. Dans chaque cours, les enseignants se demandent si l'IA a sa place et pourquoi. Par exemple, lors d'un avant-projet, l'IA peut aider à développer un concept ou à tester une idée. Cependant, la maîtrise des techniques de base sans IA reste primordiale avant d'intégrer cette technologie.

 

Formation et compétences transversales

La formation des étudiants inclut une veille technologique rigoureuse. Sandra Mellot précise : “La première chose, c'est d'être au courant de toutes les techniques et outils disponibles.” Les enseignants jouent un rôle clé en filtrant et en transmettant cette information aux étudiants. L'accent est mis sur les compétences transversales, telles que la documentation, la curation, la contextualisation et l'interprétation des données. Ces compétences sont essentielles, car “les IA ne savent pas contextualiser,” rappelle-t-elle.

En outre, une forte culture technique est nécessaire pour que l'outil ne devienne pas autonome, mais reste sous le contrôle de l'utilisateur. Les étudiants sont également encouragés à adopter une démarche réflexive pour évaluer l'intérêt et l'apport de l'IA dans leurs projets.

 

Impact de l'IA sur les métiers d'art et d'animation

Sandra Mellot observe que l'IA est actuellement en phase d'expérimentation dans les métiers d'art et d'animation, principalement dans les phases d'avant-projet. Elle cite Béatrice Bauwens directrice des effets visuel et de la post production chez MPC Film, qui décrit l'IA comme un “méta-langage permettant de générer des idées partagées au sein d'une équipe.” Cependant, l'IA générative ne passe pas encore l'épreuve du droit, ce qui limite son utilisation en production.

Malgré ces limites, certaines tâches répétitives sont déjà remplacées par des IA, mais cela nécessite une préparation minutieuse des données et des process, ainsi qu'une supervision rigoureuse. Les métiers évoluent donc, se déplacent et s'hybrident. Sandra Mellot conclut : “Les compétences de conception doivent être maîtrisées à chaque étape, et l'outil peut accélérer ou développer certaines étapes, réaffectant ainsi les ressources.”

Les écoles créatives doivent rester en veille pour accompagner leurs étudiants dans cette transformation, en adaptant les compétences enseignées aux évolutions technologiques. “Si demain cet outil permet d'aller plus vite ou de sauter une étape, il faudra hybrider ou renforcer certaines compétences,” anticipe Sandra Mellot.

En somme, l'intégration de l'IA dans les programmes de formation artistique nécessite une approche équilibrée, combinant innovation technologique et maîtrise des compétences fondamentales. Les écoles créatives doivent rester vigilantes et adaptatives pour préparer leurs étudiants aux métiers de demain.

L’ESMA Montpellier est une école d’arts appliqués qui propose des formations en design graphique, cinéma d’animation 3D, architecture d’intérieur, et plus encore. Elle est reconnue pour son excellence académique et ses projets innovants dans le domaine des métiers artistiques.