« Les Forteresses royales du Languedoc » en route pour l’UNESCO !

Après douze ans de persévérance, ça y est : la candidature des Forteresses royales du Languedoc au patrimoine mondial de l’UNESCO est officiellement déposée ! Porté par le conseil départemental de l’Aude, ce projet passe une étape décisive et devient la candidature officielle de la France pour 2026. Une belle reconnaissance pour un travail scientifique, historique et territorial de grande ampleur.

Carcassonne
Huit forteresses de l'Aude et de l'Ariège bientôt inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO ?

Un long chemin vers la reconnaissance

 

Depuis plus de dix ans, le conseil départemental de l’Aude, en partenariat avec l’Association mission patrimoine mondial (AMPM), a œuvré pour que huit sites majeurs – les fortifications de Carcassonne et les châteaux d’Aguilar, Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus et Termes – soient reconnus comme un ensemble exceptionnel du patrimoine mondial. Le dossier de candidature a été officiellement déposé le 31 janvier 2025 par la France.

Hélène Sandragné, présidente du conseil départemental de l’Aude, se réjouit de cette avancée, tout en gardant les pieds sur terre : « Nous avons déjà parcouru un long chemin, mais il nous reste encore 18 mois d’évaluation par l’ICOMOS, une organisation internationale d’experts. La décision tombera en juillet 2026. Nous sommes confiants : notre dossier a été salué comme exemplaire, et nous avons le soutien de l’État français. »

 

Un nom plus accessible pour une histoire riche

 

Pour rendre cette candidature plus lisible, un nom grand public a été choisi : Forteresses royales du Languedoc. Un choix qui, selon Hélène Sandragné, permet « une meilleure appropriation et une compréhension plus large ». Le nom officiel du dossier, Système de forteresses de la sénéchaussée de Carcassonne (XIIIe - XIVe siècles), bien que précis, reste pas très « glamour » pour le grand public.

Les explications d'Hélène Sandragné.

Un logo a aussi été dévoilé : il joue avec les "O" de forteresses et royales pour former un huit, en clin d’œil aux huit sites concernés. Un joli symbole qui mêle esthétisme et histoire.

 

Un patrimoine militaire unique en son genre

 

Les Forteresses royales du Languedoc témoignent du génie défensif des rois de France après la croisade contre les Albigeois. Ce réseau stratégique, centré autour de Carcassonne et de sept autres forteresses, servait à protéger la frontière face au royaume d’Aragon-Catalogne et à asseoir le pouvoir royal.

Hélène Sandragné tient à préciser un point important : « Ce ne sont pas des châteaux cathares ! Ces forteresses ont été construites par la monarchie française après la croisade, avec un objectif clairement militaire et administratif. Leur architecture est impressionnante, parfaitement adaptée aux reliefs escarpés des Corbières et de la Montagne Noire. »

 

Un enjeu pour le territoire et le tourisme

 

L’inscription de ces sites au patrimoine mondial serait un véritable coup de projecteur sur la région. Au-delà du prestige, ce classement permettrait une meilleure préservation des sites face aux défis climatiques et à la modernisation.

Mais il ne s’agit pas uniquement d’attirer plus de visiteurs. La présidente du département insiste sur un tourisme durable : « Ce label ne doit pas juste booster l’attractivité, il doit aussi favoriser un développement respectueux des habitants et de l’environnement. Nous avons ici une biodiversité exceptionnelle, et nous voulons un tourisme qui en prenne soin. »

 

En route vers 2026 !

 

La mission est claire : décrocher l’UNESCO en 2026. Mais cette reconnaissance ne serait qu’un point de départ pour valoriser encore davantage ce patrimoine hors du commun.

L’engouement autour de cette candidature ne cesse de grandir, comme le souligne Hélène Sandragné : « De nombreux ambassadeurs se mobilisent déjà, et nous allons poursuivre ce travail pour que tout le monde s’approprie ces forteresses et leur histoire. »

Dans 18 mois, le verdict tombera. En attendant, l’Aude et ses partenaires continuent de porter ce projet avec passion et détermination. Affaire à suivre !

Publié : 26 février 2025 à 17h08 par
Corentin Aubry