Grau-du-Roi : 27 équipages mettent les voiles ce dimanche pour le premier Med Max
29 septembre 2024 à 7h15 par Corentin Aubry
Ce dimanche, à Port-Camargue, a lieu le départ de la première édition de la Med Max, une course de voile en Méditerranée imaginée et organisée par le skipper gardois Kito de Pavant, qui rêvait depuis longtemps d'un tel événement. 27 équipages de haut niveau, composés de duos à bord de monocoques et multicoques, vont prendre la direction de Saïdia, au Maroc, après avoir parcouru un magnifique itinéraire. A quelques heures du début de la compétition, Kito de Pavant revient avec nous sur l’organisation de cette première édition.
RTS : Kito de Pavant, vous êtes l'initiateur et l'organisateur de la Med Max. Est-ce un rêve de longue date que vous réalisez enfin ?
Kito de Pavant : Oui, on peut dire ça. Cela fait longtemps que je fais la route entre la Méditerranée et la Bretagne pour participer à de grandes courses comme la Route du Rhum, le Vendée Globe, les Transats Jacques Vabre, et bien d’autres. Il était temps d’inverser un peu les rôles et d’inviter nos amis bretons à venir naviguer en Méditerranée. Je suis très fier qu’ils aient accepté notre invitation. Nous avons de magnifiques bateaux ici à Port-Camargue pendant quelques jours, et maintenant, c’est à nous de leur offrir une belle course pour qu’ils aient envie de revenir dans les années à venir.
RTS : Vous mentionnez les navigateurs bretons. Ils vont être confrontés à des conditions de navigation très différentes de ce qu’ils connaissent en Atlantique. C’est un défi pour eux, j’imagine ? Est-ce qu’ils en parlent ?
Kito de Pavant : Oui, certains connaissent très bien la Méditerranée. Les vieux briscards, qui sont déjà descendus dans ces eaux, savent quels pièges la Méditerranée peut réserver. D’autres, en revanche, découvrent pour la première fois ce plan d’eau avec ses calmes plats, qu'on appelle la "pétole" (NDLR : absence totale de vent), ses coups de vent violents et imprévisibles, uniques à cette mer.
RTS : Quelles sont les prévisions météo pour les jours à venir ?
Kito de Pavant : Nous suivons cela de très près. Pour le moment, tout indique que nous aurons une très belle journée pour le départ de ce dimanche. Nous attendons d'ailleurs de nombreux plaisanciers pour le départ à 13 heures précises, en baie d’Aigues-Mortes.
RTS : Il y aura des plaisanciers en mer, et des spectateurs à terre, à Port-Camargue. Le parcours passera aussi près de Sète. C’est un bon endroit pour voir passer les bateaux ?
Kito de Pavant : Oui, ce sera sûrement l'un des meilleurs spots pour admirer les bateaux. La bouée sera positionnée tout près du môle du port de Sète, près du site Saint-Pierre. Il y aura un animateur qui commentera le passage des bateaux et un écran géant pour suivre le départ en direct. Une fois la bouée de Sète franchie, les concurrents mettront le cap vers les Bouches de Bonifacio, entre la Corse et la Sardaigne. Un beau spectacle en perspective !
RTS : Le parcours de la course couvre toute la Méditerranée occidentale, n’est-ce pas ?
Kito de Pavant : Exactement. Initialement, le parcours était un peu plus long, jusqu’aux îles grecques. Mais, à la demande des participants, nous avons dû le raccourcir. Malgré cela, il reste magnifique, avec des passages mythiques comme le Stromboli, ce volcan qui fume et respire au rythme de ses éruptions. Si les concurrents passent de nuit, cela peut être un spectacle inoubliable.
RTS : L’arrivée se fera au Maroc, à Saïdia. Quel est le temps de parcours prévu pour les différents types de bateaux ?
Kito de Pavant : Nous attendons les premiers bateaux, monocoques et multicoques, dès vendredi prochain, le 4 octobre. Les classes 40 auront un parcours un peu plus court que les Ocean Fifty, qui sont plus rapides. L’objectif est que les premiers de chaque catégorie arrivent le vendredi. Le parcours pourra toutefois être ajusté en fonction des conditions météorologiques de la semaine prochaine.
RTS : Les spectateurs pourront-ils suivre la course en direct ?
Kito de Pavant : Oui, bien sûr. Le départ sera retransmis en direct sur la plateforme France.tv et sur le site officiel de la course MedMax. Il y aura également une cartographie en temps réel permettant de suivre la position de chaque bateau, mise à jour toutes les heures. Pour ceux qui souhaitent vivre la course de manière interactive, il sera possible de participer à la version virtuelle de la MedMax sur Virtual Regatta, comme cela se fait pour d’autres grandes courses.
RTS : Un peu comme pour le Vendée Globe, donc ?
Kito de Pavant : Exactement. Depuis quelques années, sur toutes les grandes courses, nous avons cette cartographie interactive. C’est très ludique, car on peut suivre la direction des vents et les stratégies des bateaux. Les conditions météorologiques font que l'écart entre les concurrents se crée et se résorbe sans cesse. Cela rend la course passionnante à suivre.
RTS : À quelques heures du départ, sentez-vous vos concurrents motivés ?
Kito de Pavant : Oui, ils sont très motivés et ravis de l’accueil qu’ils ont reçu ici, à Port-Camargue. Ils nous ont remerciés, et cela fait plaisir. Ils trouvent que l’organisation est très professionnelle, ce qui est agréable à entendre. Bien sûr, de notre côté, nous avons eu quelques petits couacs, c’est normal pour une première édition. Mais nous mettons tout en œuvre pour que tout se passe bien.
RTS : Cette première édition en appelle-t-elle d’autres ? À quelle fréquence envisagez-vous d’organiser cette course ?
Kito de Pavant : Oui, nous envisageons de la renouveler tous les quatre ans, comme les Jeux Olympiques, la Route du Rhum ou le Vendée Globe. Ce format est en grande partie permis par le calendrier du Vendée Globe. Vu l’accueil que nous avons eu de la part des marins, je suis sûr qu’ils auront hâte de revenir à Port-Camargue pour la prochaine édition.