Métropole de Montpellier : 19 communes labellisées pour leur gestion de l’eau
À l’heure où le changement climatique rend les épisodes de sécheresse plus fréquents et plus intenses, la gestion raisonnée de l’eau devient une priorité. À la Métropole de Montpellier, 19 communes viennent d’être récompensées pour leur exemplarité en la matière à travers le label "Communes économes en eau", décerné lors du salon Cycl’Eau Montpellier - Occitanie, le 19 mars dernier.
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Trois piliers pour un changement durable
Créé en 2021 par l’ALEC Montpellier Métropole (Agence locale de l’énergie et du climat), ce label est aujourd’hui un véritable moteur d’engagement pour les collectivités du territoire. C’est aussi une démarche unique en France, co-construite avec les communes elles-mêmes et les partenaires locaux.
« Ce n’est pas un concours, mais une évaluation de la progression de chaque commune, par rapport à elle-même », explique Charlotte Forner, chargée de projets collectivités à l’ALEC. « L’idée, c’est de mettre en place une gestion raisonnée de l’eau sur les bâtiments publics, les équipements, et même les espaces verts communaux. »
Le label repose sur trois axes complémentaires :
- Étudier : connaître son patrimoine hydraulique, suivre les consommations, repérer les fuites.
- Équiper : installer des dispositifs hydroéconomes, réparer rapidement, optimiser l’arrosage.
- Sensibiliser : impliquer tous les publics, des agents municipaux aux scolaires.
Des actions concrètes et une méthode structurée permettent ainsi de produire des résultats visibles. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Des économies notables malgré un contexte tendu
En 2024, les communes labellisées ont réduit leur consommation d’eau de 9 % par rapport à 2023, soit environ 15 000 m³ économisés – l’équivalent de quatre piscines olympiques. Ce chiffre s’ajoute à une baisse globale de 30 % depuis 2017, une performance d’autant plus remarquable qu’elle s’inscrit dans un contexte d’augmentation démographique.
« Si la consommation stagne alors que la population augmente, c’est déjà une réussite », souligne Charlotte Forner. « Certaines communes comme Lavérune ont même enregistré une baisse de 32 % en un an. »
Des résultats obtenus grâce à une approche pragmatique et continue, alliant réparations ciblées, équipements adaptés et sensibilisation au quotidien. Le suivi fréquent des consommations permet par exemple de repérer immédiatement toute anomalie, notamment des fuites, et d’y remédier rapidement.
Un engagement reconnu, un modèle à diffuser
Parmi les 19 communes labellisées cette année, on retrouve Montpellier, Castelnau-le-Lez, Juvignac, Lavérune, Grabels, ou encore Saint-Drézéry. Chacune a suivi un processus rigoureux : signature d’une charte votée en conseil municipal, élaboration d’un plan d’actions, puis évaluation par un comité d’agrément composé de neuf structures expertes.
Mais au-delà du label, c’est une véritable dynamique territoriale qui se dessine.
« On forme aujourd’hui d’autres territoires pour reproduire ce modèle », ajoute Charlotte Forner. « À l’ALEC, on a capitalisé assez de recul pour accompagner d’autres collectivités dans la création de leur propre label. »
Les collectivités ne sont d’ailleurs pas les seules concernées : l’ALEC propose aussi des conseils gratuits aux particuliers, aux professionnels et aux copropriétés souhaitant réduire leur consommation d’eau ou améliorer la performance énergétique des logements et bâtiments.