Robert Ménard : « Il faudra travailler plus »

Alors que la réforme des retraites plonge la France dans un climat de tensions et d’incertitudes, Robert Ménard, maire de Béziers, affiche une position tranchée. Face aux défis économiques, il estime que l’effort collectif est inévitable et défend une gestion rigoureuse des finances publiques pour préserver les investissements locaux. Pour assurer l’avenir de Béziers, il mise sur trois piliers : le tourisme, la viticulture et l'industrie, avec des projets structurants visant à renforcer l’attractivité et l’emploi dans la ville.

Robert Ménard

 

La réforme des retraites plonge la France dans un véritable imbroglio politique. Alors que le gouvernement tente de négocier avec les partenaires sociaux, les discussions s’enlisent. Force ouvrière et l’Union des entreprises de proximité (U2P) ont claqué la porte, la CGT menace d’en faire autant, et la CFDT demande une refonte du cadre des négociations. Dans ce climat de crispation, la question du travail et de son avenir est plus que jamais au cœur des débats.

Robert Ménard : « Il faudra travailler plus »

À Béziers, le maire et président de l’agglomération, Robert Ménard, suit ces tensions nationales avec un regard sans détour. Selon lui, il est illusoire de croire que l’on peut maintenir le même niveau de dépenses publiques sans revoir l’organisation du travail. « Les gens qui essaient de vous faire croire qu’on peut continuer à vivre au même train de vie vous mentent », affirme-t-il, soulignant que la situation économique impose des ajustements.

Pour le maire, les réformes sont inévitables : « Il faudra travailler plus. La retraite, les 35 heures, les jours fériés, tout ça, il faudra travailler plus. Tout le reste, c’est que du baratin. » Un discours tranché qui s’inscrit dans une vision plus large de l’avenir économique du pays, où la nécessité d’adapter les politiques publiques est essentielle.

 

Béziers, entre tradition et mutation économique

Si la conjoncture nationale est marquée par l’incertitude, Robert Ménard mise sur une stratégie locale solide pour garantir l’avenir de sa ville. Il identifie trois atouts majeurs pour Béziers : le climat propice au tourisme, une viticulture en pleine mutation, et une tradition ouvrière qui peut être un levier industriel.

Dans cette optique, plusieurs projets structurants sont en cours. La ville prévoit notamment la création d’un espace d’animation autour du canal du Midi et la mise en place de Béziers Antiques, un site permettant de reconstituer la ville telle qu’elle était en l’an 30 après J.-C., avec l’ambition d’attirer des centaines de milliers de visiteurs.

En parallèle, l’industrie locale se transforme. Des entreprises comme SLB (anciennement Schlumberger) ont choisi Béziers pour développer des innovations dans l’hydrogène, un pari sur l’avenir qui s’appuie sur une main-d’œuvre qualifiée et adaptable. « En six mois, on pouvait reconvertir nos ouvriers. Ailleurs, il aurait fallu deux ans », explique le maire, mettant en avant la compétitivité du bassin industriel biterrois.

 

Sortir de la crise en misant sur ses forces

Face aux turbulences économiques et sociales, Robert Ménard affiche une ligne claire : anticiper plutôt que subir. Selon lui, Béziers ne doit pas compter uniquement sur des aides extérieures mais exploiter ses ressources et son savoir-faire pour renforcer son attractivité. « On ne se construit un avenir qu’en s’appuyant sur nos atouts », martèle-t-il.

La ville cherche à conjuguer héritage historique et dynamisme économique pour aborder l’avenir avec confiance.

 

Propos recueillis lors de la conférence de presse de la Foire de Béziers 2025 - Mercredi 19 mars

Publié : 19 mars 2025 à 17h59 par

Passionné d'animation depuis l'âge de 14 ans, a pris les commandes de la matinale d'RTS à seulement 19 ans, poste qu'il a occupé pendant 13 ans. Après des études de sciences économiques à Montpellier, il occupe plusieurs postes chez RTS, devenant successivement responsable d'antenne, animateur, responsable technique. Aujourd'hui directeur général de la radio et de la régie publicitaire RTS Communication, il est également directeur de publication, avec une spécialisation dans l'actualité high-tech, économique et environnementale. Secteurs préviligiés : High-Tech, IA, Economique, Environnement