Sète : Du collège Victor Hugo au pôle universitaire d'avenir

Enseignement supérieur, recherche et formation professionnelle trouvent un nouveau souffle à Sète avec l'inauguration du Pôle universitaire Michèle Weil. Un site patrimonial réinventé pour accueillir jusqu'à 400 étudiants et préparer l'avenir du territoire.

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Le Pôle universitaire Michèle Weil : un nouveau souffle pour l'enseignement supérieur à Sète

Le 11 avril 2025 marque une date historique pour Sète. Après quinze ans de réflexions, de projets et de travaux, le Pôle universitaire Michèle Weil a officiellement été inauguré. Installé dans l’ancien collège Victor Hugo, bâtiment patrimonial construit en 1880, cet établissement incarne une ambition forte : offrir un accès élargi et de qualité à l’enseignement supérieur sur le bassin de Thau.

 

Un projet né d’un déséquilibre territorial

L’idée a germé dès 2010. À l’époque, un constat s’imposait aux élus locaux : le Bassin de Thau souffrait d’un retard d’accès à l’enseignement supérieur par rapport à d’autres territoires de la région Occitanie. Les jeunes de Sète et des communes environnantes devaient trop souvent s’exiler vers Montpellier ou Toulouse pour poursuivre leurs études.

Face à cette situation, François Commeinhes, maire de Sète et président de Sète Agglopôle Méditerranée, a rapidement fait de ce projet un objectif prioritaire. « Quelle fierté aujourd'hui d'inaugurer ce bâtiment historique qui a retrouvé sa fonction originelle au service de la jeunesse, tout en étant rénové et modernisé sans être dénaturé », se réjouit-il.

 

Une réhabilitation patrimoniale exemplaire

Le choix du site n’est pas anodin. Situé sur l’avenue Victor Hugo, à deux pas du Théâtre Molière, l’ancien collège Victor Hugo est un témoin précieux de l’histoire sétoise. Sa rénovation, complexe, a permis de lui redonner vie en préservant son âme d’origine.

Avec une surface de 2327 m², le pôle universitaire peut désormais accueillir jusqu'à 400 étudiants. Il dispose de 20 salles de formation, de 4 salles de réunion, d'un studio audiovisuel, d'un centre de ressources et d'une cafétéria.

Laurence Magne, vice-présidente de Sète Agglopôle Méditerranée, souligne le défi environnemental de cette transformation : « Nous avons voulu que ce bâtiment soit exemplaire en matière de haute qualité environnementale. Malgré les contraintes liées au respect du patrimoine, nous avons réussi à rendre ce lieu confortable, même en pleine canicule, sans climatisation ».

 

Un lieu pensé pour l’intelligence collective

Au-delà de l’architecture, le Pôle universitaire Michèle Weil se veut un lieu d’apprentissage et d’innovation tourné vers l’avenir. Les thématiques des formations proposées sont stratégiques et adaptées aux besoins du territoire :

  • L’économie bleue
  • Les industries culturelles et créatives
  • La transition écologique et l’économie circulaire
  • Le sport, la santé et le bien-être
  • Le tourisme et le patrimoine

Ces choix répondent à une logique territoriale forte. « Il fallait des formations qui collent totalement aux attentes de notre jeunesse et des entreprises du territoire. L'avenir se prépare ici », insiste François Commeinhes.

 

Un pont entre Sète et Montpellier

Le lien avec les universités montpelliéraines reste essentiel. Laurence Weil, fille de Michèle Weil, première femme à avoir présidé l’Université Montpellier 3, est particulièrement émue de voir le nom de sa mère associé à ce projet. « C’est une grande fierté. Ma mère croyait passionnément dans l’enseignement supérieur comme levier d’émancipation et de progrès. Ce lieu va permettre aux étudiants d’avoir des études heureuses dans un cadre exceptionnel », confie-t-elle.

Responsable de la formation continue à l’Université de Montpellier, elle jouera un rôle de passerelle entre les deux villes : « Nous allons implanter ici des formations pour les adultes en reconversion ou en quête de nouvelles compétences. C’est un espace qui va permettre de conjuguer innovation, formation et ancrage territorial ».

 

Un pôle universitaire ouvert et inclusif

Le Pôle universitaire Michèle Weil s’adresse à un large public : étudiants en formation initiale, adultes en reconversion, jeunes en insertion, cadres d’entreprises. Il propose des dispositifs innovants comme le Campus Connecté, qui permet de suivre à distance des formations d’universités françaises, tout en restant à Sète.

Laurence Magne insiste sur cette dimension ouverte : « Ici, on croise des jeunes qui préparent un BTS aquaculture, des sportifs de haut niveau de l’Arago qui ont besoin de souplesse dans leurs études, mais aussi des personnes souffrant de phobies scolaires ou des salariés en reconversion. C’est une véritable université d’avenir ».

 

Un enjeu régional

Ce pôle universitaire est aussi un levier d’attractivité pour le territoire. Depuis 12 ans, le nombre d’étudiants sur le territoire de Sète Agglopôle est passé de 450 à 1200. « Ce chiffre témoigne de l’efficacité de notre politique d’accès aux études supérieures », note Laurence Magne.

Avec des étudiants venus de tout l’Hérault, mais aussi d’autres départements, le Pôle universitaire Michèle Weil participe au développement d’un écosystème local dynamique. « Peut-être que ces jeunes resteront ici, s’y installeront, fonderont leur famille. C’est aussi ça, construire l’avenir », conclut-elle.

 

Une université tournée vers demain

Au cœur du projet : préparer les jeunes et les actifs aux enjeux de demain. « Nous avons voulu que les formations intègrent deux piliers essentiels : la décarbonation et la digitalisation des activités économiques. Toutes les activités, agricoles, industrielles ou tertiaires, seront concernées », explique Laurence Magne.

François Commeinhes résume parfaitement l’ambition du lieu : « Ce n’est pas une université d’équilibre, c’est une université d’avenir ».

A Sète, l’avenir commence aujourd’hui, dans un bâtiment chargé d’histoire, rénové pour devenir un lieu d’innovation, d’apprentissage et de vie.

Publié : 11 avril 2025 à 13h56 par

Passionné d'animation depuis l'âge de 14 ans, a pris les commandes de la matinale d'RTS à seulement 19 ans, poste qu'il a occupé pendant 13 ans. Après des études de sciences économiques à Montpellier, il occupe plusieurs postes chez RTS, devenant successivement responsable d'antenne, animateur, responsable technique. Aujourd'hui directeur général de la radio et de la régie publicitaire RTS Communication, il est également directeur de publication, avec une spécialisation dans l'actualité high-tech, économique et environnementale. Secteurs préviligiés : High-Tech, IA, Economique, Environnement